Voici un moment que la Fing a lancé ce thème d’étude. S’il a dans son intitulé la saveur d’un puzzle, de goût de l’énigme, il a en fait la force d’une évidence et le vertige de la naïveté. Ainsi donc, dans l’espace numérique, il ne serait plus vraiment possible de commercer comme on commerce au marché, dans la rue, et chez les boutiquiers.
Juste se promener, fouiner, dénicher et acheter en payant en billet gras ou craquant un meuble, une tomate, un tube de dentifrice, ou juste une mise en pli, sans avoir à donner son nom, son adresse ou le moins autre signe, ne laisser qu’un sourire et partir faire d’autres affaires, sans trace, sans mémoire, l’affaire dénouée et le contrat rempli. Dans la vie ordinaire les commerçants ne font pas remplir de fiche, ne copient pas nos papiers d’identités, ils s’assurent juste par quelques questions de la particularité de nos goûts, et usent de leur intelligence pour nous offrir ce que nous voulons. Et nous en sommes heureux le plus souvent, il ne faut guère que quelques minutes, un bref échange, pour que nous ayons le sentiment d’avoir obtenu ce que nous désirions.
Et bien dans l’univers digital c’est une chose bien difficile à obtenir. Avant même d’avoir goûté le moindre fruit il faut laisser son pédigrée, et quand nous payons ce n’est pas qu’une somme que nous abandonnons mais toute une histoire financière. Voudrions-nous rester des anonymes, c’est un chemin de croix qui se présente à nos pas. Le simple fait d’un billet posé sur le comptoir devient une acrobatie technique et commerciale inouïe dans l’espace digital. Les solutions existent. L’une d’elles que les sites porno ont mise au point est un paiement par tiers, l’opérateur téléphonique qui nous accorde un code, en fonction d’un débit. PayPal est sur les rangs aussi.
Mais le problème ne se limite pas au paiement, la recherche d’information aussi peut faire l’objet d’une personnalisation sans nécessaire identification. Les techniques de filtrage collaboratif, certains jeux de rôles, des interviews diagnostics, les techniques ne manquent pas pour offrir au consommateur l’information qu’il souhaite sans qu’il doive se déclarer. Après tout, le succès de Google s’appuie sur ce principe très général, supposant au passage que la pertinence n’est pas si subjective !
C’est ce sujet d’étude qu’un groupe d’étudiant du Master Marketing Opérationnel et International explore, en cherchant dans l’espace des sites Web, qu’ils soient marchands ou non, des cas remarquables, afin d’établir une typologie des méthodes et des techniques, en collaboration avec un groupe de travail du projet Identités Actives de la Fing.
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